Rocky Balboa

Publié le par Dino Velvet

Rocky Balboa : la critique

Fiche technique :

Titre : Rocky Balboa
Année : 2006
Réalisateur : Sylvester Stallone
Scénariste : Sylvester Stallone
Directeur de la photographie : J. Clark Mathis
Compositeur :Bill Conti
Acteurs : Sylvester Stallone, Burt Young, Milo Ventimiglia, Geraldine Hughes, Antonio Tarver

Note :

4/6

Début des années soixante-dix. Comme tant d’autres, un comédien débutant tente de percer à Hollywood. Déterminé, le jeune Sylvester Stallone ne parvient qu’à faire quelques petits pas dans le milieu du septième art. Lorsqu’il obtient le premier rôle, c’est pour être la vedette d’un film érotique (The party at Kitty and Stud’s) qui lui rapporte à peine deux cent dollars de cachet. Pour le reste, il n’obtient que de la figuration (on peut l’apercevoir dans Bananas de Woody Allen) ou de menus rôles (il joue dans La course à la mort de l’an 2000 et apparaît dans un épisode de Kojak). Si tout cela ne présage rien de faramineux, le film de la révélation ne va pourtant pas tarder …

Stallone prend alors sa plus belle plume et rédige le script de Rocky, l’histoire d’un boxeur parti de rien mais qui va parvenir à s’imposer comme un champion (le parallèle avec les aspirations du jeune comédien est évident). Il démarche ensuite les studios qui se montrent intéressés mais verraient davantage un acteur confirmé (James Caan, Robert Redford, Burt Reynolds, Ryan O’Neal) que cet inconnu dans le rôle titre. Persévérant, Sly ne lâche pas l’affaire et finit par décrocher le rôle de Balboa. Œuvre clé de la filmographie de Stallone, le premier Rocky lui apportera célébrité et reconnaissance. Tourné en vingt et un jours et doté d’un budget d’un peu plus d’un million de dollars, Rocky est un grand succès. Le titre obtient même dix nominations aux oscars. Il remportera trois statuettes, dont celles du meilleur réalisateur (pour John G. Avildsen) et du meilleur film (coiffant au poteau le Taxi driver de Martin Scorsese). Aujourd’hui, Rocky, qui permit à Sylvester Stallone de livrer l’une de ses meilleures prestations (il fut nominé pour l’oscar du meilleur acteur), demeure incontestablement l’un des meilleurs films consacrés à la boxe.

Rapidement catalogué comme vedette du cinéma d’action musclé, Stallone enchaîne les actioners. Au milieu de titres oubliables émerge l’autre personnage majeur de sa filmographie : John Rambo. Symbole d’une Amérique qui a perdu au Vietnam, Rambo, de retour au pays, est considéré comme un paria. Dans ce rôle de soldat à fleur de peau, véritable machine à tuer que la guerre a rendu socialement inadapté, Stallone crève l’écran. Capable de déployer un jeu magnétique, l’acteur se voit pourtant encore et toujours cantonné à de basiques films d’action dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix. On remarquera que sa filmographie est jalonnée par les différentes aventures de Rocky (quatre suites entre 1979 et 1990) qui, d’une qualité variable, s’avèrent toujours autobiographiques. On notera d’ailleurs aussi que, à ce jour, Stallone a mis en images quatre des six aventures du boxeur italo-américain et en a toujours signé les scripts.

Il est bon de le rappeler une fois encore : la filmographie de Sylvester Stallone est à peu près aussi indigne de son talent que sa réputation de mauvais comédien s’avère injuste. Pour beaucoup, qui le considèrent comme la petite vedette du cinéma d’action beauf, un gros bras décervelé tout juste bon à exhiber ses muscles saillants, Stallone fait rire. C’est oublier à quel point il peut être bon acteur lorsqu’on lui en offre véritablement l’occasion. Ironie du sort, des personnages de Rocky Balboa et de John Rambo, la majorité du public ne retient que le côté physique, oubliant ainsi l’essence même du boxeur au grand cœur (cf. ses premières interactions avec Adrian) et du soldat meurtri psychologiquement (bien plus que dans son corps). A toutes ces mauvaises langues qui se bornent effrontément aux apparences, on conseillera de (re)voir Les faucons de la nuit de Bruce Malmuth (avec un Stallone barbu et à contre-emploi) et surtout le formidable Copland de James Mangold dans lequel l’acteur, ventru et tout en intensité, campe avec brio un shérif timoré et à moitié sourd.

Né en 1946, Stallone a tout d’abord craint d’être trop vieux pour réendosser le personnage de Rocky. Comme ce dernier, il a pourtant décidé de relever le défi. Répondant d’emblée à tous ceux qui se gaussaient d’avance de voir un boxeur de près de soixante ans, le script, rédigé par Stallone, prend la chose à bras le corps (presque tous les personnages ne donnent pas cher de Balboa sur un ring). Bien résolu à prouver qu’il a encore quelque chose dans le ventre, Rocky ressort donc les gants dans un dernier opus émouvant et personnel. Autobiographique, le film l’est assurément. Comme pour Sly, une majorité du public considèrent que la carrière du boxeur est derrière lui. L’intégralité du métrage est d’ailleurs articulée autour de cette dichotomie entre passé et présent. Le visage marqué par les coups et les années, Balboa semble tout d’abord vivre dans le passé (il se recueille très souvent sur la tombe de son épouse et ressasse ses faits d’armes pour les clients de son restaurant) avant de choisir de se consacrer un peu plus au présent (il veut encore boxer). La réalisation suit le même chemin puisque à une mise en scène « old school » (filmage classique entièrement dédié au récit) succède un combat tourné de façon résolument moderne (un basculement formel qui a pour effet de rendre l’affrontement encore plus prenant). Quant au personnage titre, il se montre plus attachant que jamais, à l’image d’un Stallone généreux qui remercie chaudement ses fans dans le générique de fin.

Avec Rocky Balboa, Stallone adresse aussi un vibrant message à ses détracteurs (ceux qui le disent fini) : non, Sly n’est pas mort. La bête hurle encore à la cave.

Dino Velvet
Le 25 janvier 2007

Publié dans Cinéma : la critique

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H
Vraimment un trés beau et tres bon film une grande réussite ce film tout est vraimment trés bon!!!
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K
Ah, c'est sympa ...<br />
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