La science des rêves

Publié le par Dino Velvet

La science des rêves : la critique

 

Fiche technique :

Titre : La science des rêves (The science of sleep)
Année : 2006
Réalisation : Michel Gondry
Scénariste : Michel Gondry
Directeur de la photographie : Jean-Louis Bompoint
Compositeur : Jean-Michel Bernard
Acteurs : Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Miou Miou

Note :

3/6

Michel Gondry au cinéma, c’était jusqu’alors deux comédies radicalement différentes mais pleinement réussies à tous les niveaux. N’oublions pas que s’ils étaient visuellement léchés, Human nature et Eternal sunshine of the spotless mind étaient aussi fortement empreints du style inimitable de leur scénariste commun, Charlie Kaufman (Dans la peau de John Malkovich, Adaptation). La science des rêves étant le premier long-métrage dont Gondry a rédigé le script seul, on prend aujourd’hui toute la mesure de l’importance du travail de Kaufman dans la réussite des deux titres précités.

Grand gamin timide et naïf, Stéphane Miroux (Gael Garcia Bernal) revient en France après le décès de son père. A Paris, le jeune homme hérite d’un boulot imbuvable où il est entouré de trois collègues envahissants. La palme revient à Guy, quinquagénaire bienveillant mais obsédé de la fesse et complètement à côté de la plaque (un Alain Chabat qui vampirise le film à chacune de ses apparitions). Dans sa résidence, Stéphane le rêveur tombe amoureux de Stéphanie, sa voisine de palier (la fadasse Charlotte Gainsbourg). Voilà pour le scénario. C’est à peu près tout. Autant dire que Gondry n’est pas Kaufman et que cela s’en ressent. Finalement assez creux, le film est surtout beaucoup moins original qu’il ne voudrait l’être. Son petit univers décalé et en vase clos finit par lasser, d’autant plus qu’il exhale un parfum bobo parisien assez crispant.

Formellement, le credo de La science des rêves est de revendiquer haut et fort son statut d’œuvrette volontairement modeste. Sincère, c’est autre chose ... Avec son rendu super-8 des années soixante-dix, le métrage affirme son côté petit film fait à l’arrachée, bricolé avec des bouts de ficelle. Cet aspect rétro et kitch est appuyé par des effets spéciaux cheap réalisés avec du carton, des papiers de bonbons et autres fils de laine. Côté mise en scène pure, Gondry s’en sort haut la main même s’il a parfois tendance à tomber dans la facilité en recyclant plusieurs procédés utilisés sur ses clips.

Œuvre la plus personnelle de Michel Gondry, La science des rêves est aussi son film le plus faible à ce jour. Si la petite friandise n’est pas sans saveur, elle laisse un arrière-goût tenace et embarrassant. Déception donc.


Dino Velvet

Le 28 août 2006

Publié dans Cinéma : la critique

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C
Une critique qui rejoint assez ce que j'ai lu sur pas mal de forum. J'irai peut être si j'ai le temps mais j'ai pas mal de retard donc...
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