Severance

Publié le par Dino Velvet

Severance : la critique

Fiche technique :

Tire : Severance
Année : 2006
Réalisateur : Christopher Smith
Scénariste : James Moran, Christopher Smith
Directeur de la photographie : Ed Wild
Compositeur : Christian Henson
Acteurs : Danny Dyer, Laura Harris, Claudie Blakley, Tim McInerny

Note :

4/6

En voulant fusionner survival et humour, Christopher Smith (Creep) place d’emblée la barre très haut. Non seulement l’amalgame entre horreur et comédie est l’un des alliages les plus ardus à obtenir (nombreux s’y sont cassés les dents) mais, qui plus est, Severance sort après deux métrages relativement proches et surtout extrêmement réussis. Il s’agit bien entendu de Shaun of the dead, cocktail parfait entre zombie movie et comédie, et de The descent, l’un des plus grands survivals de la création. Pour Smith, la partie est donc loin d’être gagnée d’avance, son parti pris narratif étant éminemment casse gueule.

Sept employés d’une entreprise d’armement sont envoyés en Europe de l’Est dans le cadre d’un week-end ludo-professionnel destiné à cimenter l’équipe. Un pitch qui en vaut un autre, de toute façon le survival n’est pas un genre réputé pour ses intrigues alambiquées. Le film commence … et force est de constater que le début ne laisse pas présager du meilleur avec sa situation convenue et, surtout, des personnages très stéréotypés. On se (sur)prend pourtant à s’attacher progressivement à ces sept individus hauts en couleurs (chapeau bas aux comédiens) qui vont être confrontés à une horde de paramilitaires barbares, façon bouchers hongrois. Certaines scènes de meurtre s’en trouveront émotionnellement chargées, même si l’on reste très loin d’un Wolf creek, survival australien qui parvenait à nous faire ressentir une véritable empathie pour ses personnages en plein calvaire.

S’il est mâtiné d’humour (souvent noir), Severance est avant tout un survival. On a beau s’esclaffer à plusieurs reprises, le film n’en affiche pas moins des scènes tendues avec ses boogeymen sanguinaires qui ne sont pas là pour plaisanter. Le gore n’est d’ailleurs pas absent, loin de là. Le métrage présente aussi un certain réalisme comme lorsqu’un personnage, qui vient de faire sauter la tête de l’un des assaillants, lance « on ne pourra pas me reprocher de ne pas l’avoir achevé lorsque j’en ai eu l’occasion ». Loin d’employer un second degré référentiel nécessairement malvenu, Christopher Smith joue donc avec les règles du survival afin de mieux surprendre un spectateur au fait des codes du genre. Le procédé s’avère payant puisque c’est le côté imprévisible de Severance qui tient le public en haleine (la scène de l’araignée l’illustre bien). Alors certes, si l’humour est bel et bien présent, pour le meilleur (les trois histoires, la jambe coupée qu’il faut conserver au frais, etc.) et parfois le pire (le gag raté avec le décapité souriant et surtout le passage avec le bazooka, drôle mais anachronique), la comédie est toujours distillée à petites doses (on reste loin d’un Shaun of the dead qui y allait franco niveau gaudriole) dans un métrage qui parvient à trouver son propre ton.

Si l’on peut regretter que Severance n’écorne que très peu le monde de l’entreprise (ce que laissait pourtant augurer sa sympathique campagne publicitaire), il n’en reste pas moins un survival ambitieux qui remporte (presque) complètement son pari et renforce la bonne opinion que l’on pouvait avoir de Christopher Smith.

Dino Velvet
Le 20 septembre 2006

Publié dans Cinéma : la critique

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