Rome saison 1

Publié le par Dino Velvet

Rome saison 1 : le test DVD

Fiche technique :

Titre : Rome
Année : 2005
Réalisateurs : Divers (dont Michael Apted)
Scénaristes : Divers (dont Bruno Heller et John Milius)
Directeurs de la photographie : Martin Kenzie, Marco Pontecorvo, Alik Sakharov
Compositeur : Jeff Beal
Acteurs : Kevin McKidd, Ray Stevenson, Ciaran Hinds, Polly Walker, Kerry Condon, James Purefoy

Note :

4/6

Liste des épisodes : Le vol de l’aigle, Une république fragile, Le venin de cerbère, Bons augures mauvais présage, Jeux de dupes, Octave devient un homme, Vaincre ou mourir, Un trône pour deux, Marchés de dupes, Le triomphe de César, Espoirs déçus, Les ides de mars.

Avec un budget considérable de 100 millions de dollars (soit l’équivalent de celui d’un gros film hollywoodien), Rome incarne une certaine idée du blockbuster selon HBO, network américain à qui l’on doit des séries aussi réussies que The shield ou Carnivale. Pharaonique pour une série télévisée, cette somme a notamment été investie dans la construction de gigantesques décors au sein des studios italiens de la Cinecitta. Au-delà de sa dimension impressionnante (deux hectares), le plateau, peaufiné dans les moindres détails (patine usée pour tous les bâtiments, graffitis sur les murs, saleté dans les rues interlopes, …), se veut révélateur des ambitions de la série. Parmi les géniteurs de Rome, on retrouve les noms de Bruno Heller (scénariste de presque tous les épisodes), du grand John Milius (producteur exécutif de la série et coscénariste de l’épisode 6) et de Michael Apted (derrière la caméra sur les trois premiers épisodes). Résumons : budget à la démesure du sujet, chaîne TV réputée pour la qualité artistique de ses productions et beau linge au générique. Rome avait donc de sérieux atouts pour réussir, elle peut s’enorgueillir de les avoir parfaitement exploités.

C’est paradoxalement dans sa volonté de coller au plus près de la réalité historique que Rome puise toute son originalité. Ici, on est à des années lumière des clichés qui ont alimenté toutes les productions cinématographiques et télévisuelles jusqu’à ce jour. Non, les romains ne sont pas tous de riches propriétaires qui passent le plus clair de leur temps à se bâfrer de mets raffinés dans leurs somptueuses villas. Dans Rome, on alterne entre le faste des beaux quartiers et la crasse des ruelles pauvres, on passe des demeures luxueuses à l’indigence des appartements du peuple, on croise patriciens, plébéiens et esclaves (ces derniers étant, pour la plupart, considérés comme de simples objets). La série, très documentée, nous montre le quotidien de romains appartenant aux différents niveaux d’une l’échelle sociale très marquée, leurs mœurs, l’omniprésence de la religion polythéiste, la place des femmes dans la société, le rôle joué par les conseillers des puissants (on pense au personnage de Posca, bras droit officieux de César), etc. Le traitement de la violence et du sexe s’inscrit dans un même souci de véracité historique. Assez rare dans la série, la violence n’en est que plus brutale et crue lorsqu’elle survient (le pauvre esclave fracassé par Pullo, le combat dans l’arène). Quant au sexe, il n’est pas tabou, les principes judéo-chrétiens n’étant pas encore passés par-là. On évoque le sujet aussi ouvertement que l’on copule sans honte sous les yeux des serviteurs.

Au-delà de sa crédibilité historique, la force de la série réside aussi dans une passionnante mosaïque de personnages. On dénombre une bonne dizaine de personnages principaux, et au moins autant de seconds rôles forts, qui nous permettent de découvrir une flopée d’acteurs remarquables. Si certains, comme Ciaran Hinds (qui interprète brillamment Gaius Julius César), étaient déjà connus auparavant, d’autres, moins célèbres, gagnent grandement à ne pas le rester (mention spéciale à Kevin McKidd dont le jeu intense et minéral force le respect). L’évolution de ces personnages finement caractérisés se révèlera des plus passionnantes (Vorenus, Octave, Brutus et Octavia en tête). Impossible de ne pas évoquer le duo que forment Lucius Vorenus (Kevin McKidd) et Titus Pullo (impressionnant Ray Stevenson), deux soldats appartenant à la treizième légion de César. Le premier, officier, est un homme qui se questionne sur son époque et a parfois du mal à concilier ses idéaux et ses actions. Le second, soldat, est (pour faire simple) une grosse brute bougrement attachante. Le tandem fonctionne d’autant plus que les deux hommes empruntent des itinéraires fort différents. Alors que Pullo ne sait plus trop quoi faire de lui au sortir de l’armée, Vorenus connaît une ascension sociale fulgurante (la série se déroule tout de même sur plusieurs années).

Ménageant son lot de scènes mémorables (la défaite de Vercingétorix, le naufrage de la flotte de César, le passage en Egypte, le sacre de l’empereur, les gladiateurs, l’assassinat de César), Rome nous donne à voir une époque comme on ne nous l’avait jamais montrée auparavant. Si, exception faite des deux derniers épisodes, il manque un petit quelque chose à la série pour prendre le spectateur aux tripes (comme peut le faire The shield), elle n’en demeure pas moins un show historique exemplaire qui en remontre à la plupart des productions cinématographiques.

Dino Velvet
Le 23 octobre 2006

Fiche DVD :

Editeur : Warner
Image : 1.77 16/9ème compatible 4/3
Son : Dolby Digital 5.1 (version originale anglaise) et 2.0 (version française)

Image :

Une qualité visuelle quatre étoiles. L’image n’affiche pas la moindre scorie, déploie un piqué idéal, présente une colorimétrie parfaite et n’accuse pas l’ombre d’un défaut compressif.

Son :

Un son précis, dynamique et enveloppant. Si le Dolby Digital 2.0 français est de bonne tenue, on préfèrera une version originale (en 5.1) plus immersive.

Bonus :

Au programme 8 commentaires audio dont l’intérêt varie selon les intervenants, une présentation un peu succincte des personnages (Amis, romains, paysans – 11 minutes), des makings of complets pour deux des séquences phares de cette saison 1 (Plan par plan Le triomphe de César – 23 minutes et Plan par plan Gladiateur – 23 minutes), un guide interactif peu fonctionnel (Tous les chemins mènent à Rome), un reportage riche en informations sur le tournage (L’ascension de Rome – 24 minutes), une évocation ludique de la vie dans la Rome antique (A l’époque de Rome – 23 minutes) et une galerie photos.

Publié dans dvd : la chronique

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