13 tzameti

Publié le par Dino Velvet

13 tzameti : le test DVD

Fiche technique :

Titre : 13 tzameti (idem)
Année : 2005
Réalisateur : Géla Babluani
Scénariste : Géla Babluani
Directeur de la photographie : Tariel Meliava
Compositeur : East
Acteurs : George Babluani, Aurélien Recoing, Jo Prestia, Fred Ulysse

Note :

4/6

Aventure cinématographique de longue haleine, 13 tzameti a tout du film que l’on n’a pas vu venir et que l’on se prend en plein visage. Les festivals de Sundance (grand prix du jury) et de Venise (deux récompenses) ne s’y sont pas trompés. Géla Babluani est aujourd’hui très courtisé par des producteurs hollywoodiens pour signer une version américaine de son œuvre. A y réfléchir, rien de bien étonnant dans le fait que le métrage ait été salué un peu partout tant il possède une portée universelle.

Franc du collier, 13 tzameti renoue aussi avec une certaine conception du cinéma de genre à la française en affichant un certain aspect melvillien. Les idées les plus simples sont souvent les plus fortes, le scénario l’atteste. Il est ici question d’un jeu d’un genre particulier, variante collective de la roulette russe. Pas un mot de plus, ne déflorons pas l’intrigue. Ce qui frappe avant tout lorsque l’on découvre le film, c’est de voir à quel point il possède sa personnalité propre, une denrée devenue rare dans le cinéma d’aujourd’hui. L’ambiance est lourde, tendue, l’atmosphère à couper au couteau. Et le métrage de devenir encore plus étouffant lorsqu’il bascule dans un huis clos fiévreux. On fait alors connaissance avec de vraies gueules, des visages marqués qui sentent le vécu, en disent long. Un véritable festival de trognes dans lequel chaque acteur arbore une tronche burinée. Le contraste sera donc d’autant plus marqué avec le personnage de Sébastien (excellent George Babluani), jeune homme au visage innocent qui fait figure de frêle oisillon tombé au milieu des loups. Sébastien, comme le spectateur, ne sait pas où il met les pieds et va se faire happer par l’histoire. Sombre et peu loquace, 13 tzameti est un film noir immersif.

Géla Babluani, un nom à retenir décidément. Le monsieur sait comment placer une caméra et le prouve avec brio, signant une mise en scène d’une étonnante précision. Du noir et blanc. Bien sûr. Comment mieux retranscrire le côté intemporel et glacial de cette effroyable pratique clandestine ? Une réalisation travaillée, soigneusement réfléchie. Chaque plan a une signification particulière et un impact ravageur. Saluons aussi un montage au scalpel qui évite au film l’écueil de la répétition dans les séquences de jeu.

Il est des œuvres qui redonnent foi dans le cinéma de genre hexagonal, 13 tzameti en est une. Chapeau bas monsieur Babluani.

Dino Velvet
Le 31 août 2006

Fiche DVD :

Editeur : mk2
Image : 2.35 16/9ème compatible 4/3
Son : Dolby Digital 2.0 et 5.1 (version originale française)

Image :

Une photographie noir et blanc impeccablement retranscrite à l’image. Définition pointue, master propre et compression invisible. Rien à redire donc.

Son :

La qualité est au rendez-vous. Si le Dolby Digital 2.0 s’avère très fréquentable, on se tournera plus volontiers vers un 5.1 affichant une meilleure dynamique et surtout beaucoup plus d’ampleur.

Bonus :

Analyse pertinente du film par les sympathiques Géla et George Babluani (Les frères Babluani – 28 minutes), interview du cérébral Aurélien Recoing (Numéro 6 – 10 minutes), passages écartés du montage final (Scènes coupées – 11 minutes), fausse interview trop théâtrale (Témoignage d’un survivant – 6 minutes) et film annonce (Bande annonce – 1 minute).

Publié dans dvd : la chronique

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