Lost saison 2 partie 1 : le test DVD

Publié le par Dino Velvet

Lost saison 2 partie 1 : le test DVD

Fiche technique

Titre : Lost saison 2
Année : 2005
Réalisateur : Divers
Scénaristes : Jeffrey Lieber, J.J. Abrams, Damon Lindelof
Directeur de la photographie : Michael Bonvillain
Compositeurs : Michael Giacchino, Damien Rice
Acteurs : Matthew Fox, Naveen Andrews, Evangeline Lilly, Terry O’Quinn, Michelle Rodriguez

Note

4/6

On signalera tout d’abord qu’il est plus que souhaitable d’avoir visionné Lost saison 2 partie 1 (épisodes 1 à 12) avant d’entreprendre la lecture de cet article.

Liste des épisodes : La descente, Seuls au monde, 108 minutes, Le mal-aimé, Retrouvés, Abandonnée, Les autres 48 jours, Conflit, Question d’hérédité, Le doute, Recherches, Le sauveur

Pour toute saga télévisuelle vouée à durer (rappelons que J.J. Abrams prévoit jusqu’à sept saisons), la deuxième saison est d’une importance cruciale. Cette assertion vaut d’autant plus pour Lost dans la mesure où les 24 premiers épisodes de la série s’achevaient en plaçant la barre très haut en terme d’attente(s) chez le spectateur. Pour de nombreuses raisons (le décor et les enjeux étant posés, qu’allait-il maintenant advenir ? la série allait-elle enfin passer la vitesse supérieure côté action ? etc.), la série Lost était attendue au tournant. Voyons ce qu’il en est avec cette première moitié (sic) de la deuxième saison.

La saison 1 de Lost se concluait par deux mémorables cliffhangers : l’expédition en radeau tournait au vinaigre avec l’enlèvement de Walt et la destruction de l’embarcation, la mystérieuse trappe métallique était enfin ouverte. Si l’on ne sait pas exactement qui sont les hommes qui ont kidnappé Walt, et que l’on ne connaît toujours pas les motifs de ce rapt, on sait en revanche que le garçon est toujours en vie et que ceux qui le retiennent captif, à priori nombreux (la scène des torches), résident sur l’île. C’est tout (et peu) pour cette sous intrigue. En revanche, l’ouverture de la trappe a apporté plusieurs réponses en nous exposant l’initiative Dharma. Concrétisée en 1970, l’initiative Dharma est issue des travaux de deux thésards (les docteurs DeGroot) et consiste en la mise en œuvre d’un centre de recherche communal à grande échelle (tout laisse à penser qu’il s’agit de l’île) associant scientifiques et libres-penseurs. Financé par un magnat de l’armement, le projet visait à étudier la météorologie, la psychologie (les survivants sont-ils des cobayes ?), la parapsychologie (les apparitions dont sont témoins certains personnages ?), la zoologie (des ours polaires apparaissent dans le film explicatif …), l’électromagnétisme (la station 3 s’y rapporte sans aucun doute, le crash aérien peut-être) et la création d’une société utopique (les autres occupants de l’île ?). Un incident d’étant produit au début d’une expérience, il faut désormais respecter un protocole à la lettre : toutes les 108 minutes, un code (les numéros maudits !) doit être rentré dans l’ordinateur de la station 3, sinon …

Si Lost saison 2 apporte des réponses (ou plutôt des pistes de solution), ce qui était d’ailleurs l’une des conditions sine qua non de sa réussite, chaque mystère semble en cacher un autre dans ce qui s’apparente à un énorme jeu de poupées russes. Le procédé est adroit. Plus on en apprend, et plus on a envie d’en savoir davantage. Le côté addictif de la série en sort renforcé. Plusieurs zones d’ombre demeurent donc, tant est si bien que l’on ne peut toujours pas dire catégoriquement si la série est une pure œuvre fantastique ou non. Des mystères, il en reste beaucoup à élucider. Qui sont les autres occupants de l’île ? Pourquoi s’en prennent-ils aux enfants (cf. le plan de l’ours en peluche) ? Combien y a-t-il de bunkers sur l’île (celui découvert par Locke est la station 3, mais combien y a-t-il de stations ?) et que renferment-ils (indice : Walt a pu entrer en contact avec son père via un ordinateur) ? Enfin, doit-on redouter la présence d’une maladie (ce que semblent suggérer les inscriptions « quarantaine ») et quelle est la véritable nature des monstres de fumée ? Autant de questions laissées en suspens et qui maintiennent à fond la dépendance du spectateur à ce show télévisé.

Le véritable tour de force de la saison 2 de Lost réside dans les changements de point de vue. Le premier épisode ouvre brillamment le bal avec le dynamitage de la fameuse trappe qui est perçu de l’intérieur, par le gardien du bunker (Desmond, un personnage qui doit posséder des informations majeures). On enchaîne un peu plus tard avec l’épisode Les autres 48 jours qui nous montre comment ont survécu quelques-uns des passagers qui se trouvaient dans la queue de l’appareil. Comme les autres rescapés, ils ont subi les assauts des occupants de l’île et ont eux aussi été infiltrés par l’un d’eux (Goodwin, l’alter ego d’Ethan). Surprise, Lost saison 2 ne puise pas de personnage dans le vivier existant (les rescapés presque fantomatiques entourant Jack, Kate et consorts) mais dans ceux de l’arrière de l’avion (eux aussi stéréotypés mais attachants). On nous sert ainsi deux nouveaux personnages principaux (Ana-Lucia Cortez, agent de police campé par la couillue Michelle Rodriguez et Monsieur Eko, seigneur du crime nigérian interprété par le charismatique Adewale Akinnuoye-Agbaje) et deux rôles secondaires (Libby et le fameux Bernard qui retrouve donc sa femme). Si la fusion entre les deux groupes de survivants se fait dans le sang (Shannon y laisse sa peau), elle augure d’interactions intéressantes (Sayid / Ana-Lucia, Locke / Eko et, dans une moindre mesure, Jack / Ana-Lucia, Hurley / Libby et Sawyer / Ana-Lucia).

Si cette deuxième saison ménage un peu plus d’action que naguère (on dénombre moins d’épisodes plats que dans la saison précédente), le rythme est encore plombé par les flashes-back. Si le procédé passe encore pour présenter les nouveaux arrivants (belle séquence africaine pour Monsieur Eko), il devient sacrément lassant pour ceux que l’on connaît déjà. Lost aurait tout à gagner en réduisant considérablement ces retours sur le passé des personnages, ou mieux, en les supprimant.

Toujours est-il que la série augure du meilleur en terme d’action puisque Jack songe carrément à lever une petite armée pour aller combattre les occupants de l’île. On attend donc la suite d’une série qui, si elle n’est pas exempte de défauts, n’a certainement pas fini de nous surprendre.

Dino Velvet
Le 5 octobre 2006

Fiche DVD

Editeur : Buena vista
Image : 1.78 16/9ème compatible 4/3
Son : Dolby Digital 5.1 (version originale anglaise et version française)

Attention, vaste arnaque ! Prenant encore le DVDphile pour une bonne grosse vache à lait, l’éditeur sort la saison 2 de Lost sous forme de deux coffrets (30 € + 30 € > 50 €, c’est mathématique). En plus, cela arrange TFcon qui, pour cause de bovinerie mondiale, a considérablement étalé la diffusion de la série. Dommage pour ceux qui, voulant éviter des doublages français calamiteux (Danielle Rousseau est, comme son nom l’indique, française et non pas allemande), doivent attendre les DVD et leurs précieuses versions originales, et donc patienter entre la sortie de chaque coffret.

Image

Une image impeccable à tout point de vue. Le master est pointu, propre et idéalement saturé. Compression sans coup férir.

Son

Un Dolby Digital 5.1 de haute volée. Clarté, dynamisme et ampleur sont au rendez-vous. Du tout bon.

Bonus

Deux flashes-back inintéressants consacrés au personnage de Shannon (Les flash-backs perdus – 2 minutes), making of plutôt correct des moments forts de 7 épisodes (Tournage en extérieur – 30 minutes), justification maladroite de l’utilisation des flashes-back et explication intéressante des références mythologiques du scénario (Flash-backs et mythologie – 7 minutes), scènes écourtées d’un intérêt variable (Scènes coupées – 11 minutes), galerie photo (Photos du tournage), étonnante bande promo (Spot promotionnel de Channel 4 par David LaChapelle – 1 minute) et commentaires audio instructifs sur certains épisodes.

Publié dans dvd : la chronique

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