Pee Wee's big adventure : le test DVD

Publié le par Dino Velvet

Pee Wee’s big adventure : le test DVD

Fiche technique

Titre : Pee Wee’s big adventure
Année : 1985
Réalisateur : Tim Burton
Scénaristes : Phil Hartman, Paul Reubens, Michael Varhol
Directeur de la photographie : Victor J. Kemper
Compositeur : Danny Elfman
Acteurs : Paul Reubens, Elizabeth Daily, Mark Holton, Diane Salinger

Note

5/6

Succédant à plusieurs courts, dont un vibrant hommage à Vincent Price (Vincent – 1982) et une sympathique version canine du mythe de Frankenstein (Frankenweenie – 1984), Pee Wee’s big adventure est le premier long-métrage de Tim Burton. Suivront donc Beetlejuice et surtout Batman, un film qui fera de Burton l’un des enfants chéris d’Hollywood et surtout de la Warner (l’adaptation cinématographique du comic de Bob Kane rapportera très gros au studio). Pee Wee’s big adventure ou le début d’une filmographie dense et riche (douze longs-métrages à ce jour). Un seul faux pas (le remake foireux de La planète des singes) au milieu de ce parcours cohérent et intègre. Si les mauvaises langues de service accusent Tim Burton de se répéter ou bien de s’être renié dernièrement, il n’en est rien. Sa carrière a tout simplement évolué de pair avec sa personnalité (voir le récent « tournant » qui coïncide avec sa paternité).

Tim Burton filme Pee Wee en 1985 mais il n’est pas le géniteur du personnage. Apparu en 1978, Pee Wee Herman est une création de l’acteur qui l’interprète avec brio: Paul Reubens. Lorsque Pee Wee s’agite pour la première fois sur grand écran, cela fait sept années qu’il sévit pour la petite lucarne (il a son propre show sur la chaîne HBO). Pee Wee Herman, c’est d’abord un look reconnaissable entre mille : costume gris et nœud papillon rouge, mocassins blancs, cheveux courts et visage lunaire façon Arlequin de cartoon. Dans le rôle, Reubens parle assez peu mais joue beaucoup avec son corps. Ses mimiques évoquent les grands acteurs comiques du muet, Charlie Chaplin, Buster Keaton. Si Pee Wee se définit lui-même comme « un solitaire, un rebelle » (tout ce qu’il n’est pas !), c’est en fin de compte un grand gamin rêveur qui vit dans un monde bien à lui. Pas étonnant que le personnage ait attiré Burton, le côté autobiographique est évident. Dans cette première aventure cinématographique, Pee Wee Herman se fait voler son bien le plus cher : son superbe vélo rouge. Suivant les conseils d’une fausse voyante, il partira vers le Texas à la recherche de sa précieuse bicyclette, soit disant cachée dans le sous-sol de fort Alamo (!). En chemin, il croisera des individus hauts en couleurs : un repris de justice, le spectre d’une conductrice de poids lourds, un gros barbu, sorte de version live du Brutus de Popeye, ou encore des hell’s angels surnommés les auxiliaires de Satan (cette dernière rencontre nous vaudra une mémorable scène de danse).

En bon cinéaste à univers, Tim Burton imprègne son style à ce qui n’aurait pu être qu’un simple film de commande. On ressent notamment le goût du réalisateur pour l’animation, qu’elle soit en dessin (la scène nocturne où seuls apparaissent les yeux des personnages) ou en pâte à modeler (le véritable visage du fantôme de Large Marge). Dans cet univers bariolé, on relève une foultitude d’éléments qui réapparaîtront à de nombreuses reprises dans la filmographie du grand Tim, tels la machinerie qui sert à préparer le petit déjeuner de Pee Wee (cf. Edward aux mains d’argent et Charlie et la chocolaterie) et l’attrait immodéré du cinéaste pour les fêtes de Noël. Le climax de Pee Wee’s big adventure est une séquence de course poursuite dans les studios Warner, à Burbank Californie. Rien de surprenant en cela lorsque l’on sait que Burton a grandi dans cette ville et a commencé en travaillant pour les studios Disney (notamment sur Taram et le chaudron magique) qui se trouvent au même endroit. Ce qui émane également de cette séquence, c’est la soif de cinéma d’un réalisateur qui trouve ici l’occasion de toucher à plusieurs genres (le kaiju eiga, la comédie musicale, le film de Noël, etc.) lorsque Pee Wee interrompt différents tournages en traversant les plateaux à vélo. N’omettons pas de mentionner que ce passage, comme le reste du métrage, est rythmé par la partition de Danny Elfman, alter ego musical de Burton et compositeur de la bande originale de tous ses films excepté Ed Wood (petit break qui a permis d’apaiser une brouille entre les deux hommes).

Joyeusement décalé, Pee Wee’s big adventure est un titre assez méconnu qui gagne à ne pas le rester. Marquant la « naissance cinématographique » d’un grand réalisateur, cette première aventure cinéma de Pee Wee Herman s’impose comme une comédie intrinsèquement réussie.

Dino Velvet
Le 1er octobre 2006

Fiche DVD

Editeur : Warner
Image : 1.85 16/9ème compatible 4/3
Son : Dolby Digital 2.0 (version originale anglaise et version française)

Image

Une qualité d’image acceptable mais perfectible. Les visuels manquent quelque peu de saturation et de piqué. Pas de défauts compressifs majeurs.

Son

Un Dolby Digital honorable. L’ensemble est plutôt clair et dynamique avec un bon dosage voix / effets sonores / musique. VO de rigueur pour apprécier l’excellent jeu de Paul Reubens.

Bonus

L’éditeur (Warner) n’ayant une fois de plus pas daigné sous-titrer les commentaires audio (Commentaires de Tim Burton et Paul Reubens, Piste musicale avec les commentaires de Danny Elfman), nous les passeront purement et simplement sous silence (faut pas se moquer du monde …) pour sauter directement aux storyboards commentés (et pourtant sous-titrés, étrange) par le directeur artistique David L. Snyder dans un supplément au titre en partie erroné (Bêtisier et storyboard – 11 minutes) puisque n’y figure pas l’ombre d’un bêtisier (!). On termine avec des scènes retirée du montage final (Scènes coupées – 11 minutes) dont certaines valent le détour.

Publié dans dvd : la chronique

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